Les Echos - 19 août 2015 - En France, les anti-champs offshore tentent de mobiliser pendant l’été

Les enquêtes publiques sur les projets de Saint-Nazaire et de Courseulles-sur-Mer ont commencé la semaine dernière .

Dimanche 16 août, rendez-vous était donné à 17 heures par l’association Libre Horizon, sur la plage de Courseulles-sur-Mer (Calvados), « devant le kiosque à friandises ». Dans les stations balnéaires de la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), c’est l’association Gardez les caps qui distribue chez les commerçants des prospectus dénonçant « l’industrialisation » de la mer. Regroupant locaux et propriétaires de résidences secondaires, ces associations tentent de profiter de l’été pour sensibiliser aux projets d’éoliennes en mer qui doivent s’afficher dans leur paysage maritime d’ici à la fin de la décennie.

A Courseulles-sur-Mer comme à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le calendrier administratif leur offre une actualité supplémentaire : les enquêtes publiques sur les projets de construction et sur le raccordement électrique du parc viennent d’être lancées pour deux mois, inaugurant une série de consultations dans toutes les communes concernées. La procédure n’est pas anodine. « L’enquête publique fait vraiment partie du processus d’instruction du dossier, alors que le débat public est plus accessoire et n’a pas d’implication », rappelle Frédéric Lanoë, président de France Energie Eolienne, qui regroupe les industriels du secteur en France.

Mais l’avis du commissaire-enquêteur, qui pourra être favorable, défavorable ou assorti de réserves, n’est toutefois que consultatif. Or, résume l’adjoint au maire de Courseulles-sur-Mer, « c’est un projet d’Etat ». La population locale reste d’ailleurs difficile à mobiliser.

« Près de 200 personnes sont venues dimanche écouter nos arguments mais les gens sont globalement fatalistes », regrette Jean-Michel Berly, secrétaire général de Libre Horizon. L’avis défavorable du comité départemental des pêches du Calvados, dévoilé lundi, leur a toutefois mis du baume au coeur.

Impact visuel

De Vent de travers à Non aux éoliennes entre Noirmoutier et Yeu, les associations du littoral concernées par les projets éoliens se sont constituées en réseau - baptisé « Pulse » -, pour mettre en commun leurs expertises juridiques ou environnementales. Chacun met toutefois en avant ses spécificités locales. En baie de Saint-Brieuc, où l’enquête publique aura lieu en 2016, Gardez les caps a produit une documentation étayée critiquant l’argumentation des industriels sur l’impact visuel des futures éoliennes.

A Courseulles-sur-Mer, où 75 éoliennes sont prévues à une dizaine de kilomètres des côtes, Libre Horizon tente de son côté de mobiliser sur la proximité des plages du Débarquement, qui font l’objet d’une demande parallèle de classement au Patrimoine mondial de l’Unesco.

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